Colombie: Caravane 2024 pour la Vie, la Paix et le Maintien sur le territoire

Malgré ce panorama défavorable, le peuple, guidé par son mouvement social, a progressé dans son articulation, son renforcement et ses actions de mobilisation et de lutte dans son combat permanent pour la mise en œuvre du Plan pour la vie.

Réseau de fraternIté et de solidarité avec la Colombie

CARAVANE 2024 POUR LA VIE,  LA PAIX ET LE MAINTIEN SUR LE TERRITOIRE
 du 28 JUILLET au 19 AOÛT

INTRODUCTION

Nous annonçons par la présente le lancement de la Caravane pour la Vie, pour la Paix et le Maintien sur le Territoire, 2024. Le Réseau de Fraternité et de Solidarité avec la Colombie  réalise depuis des années des caravanes humanitaires afin de rendre visibles les graves violations des droits humains dans différents territoires de la Colombie et contribuer à leur transformation.

Cette année, la caravane se rendra dans trois régions particulièrement touchées par la violence structurelle et les attaques paramilitaires liées à l’avidité des sociétés transnationales, de l’oligarchie colombienne et de leurs représentants dans les différents organes de l’État colombien. La caravane partira du Sud de Bolivar, atteindra l’Arauca et se terminera dans le Chocó. Ses membres seront des miltant·es du mouvement social colombien, des défenseur·es colombien·nes des droits humains et des internationalistes engagé·es dans la lutte de la défense des droits humains et la construction de la paix et d’une vie digne.

OBJECTIFS GÉNÉRAUX

  1. Rrendre visibles et dénoncer les violations des droits humains
  2. Rendre visible la présence des entreprises transnationales et extractivistes et leur lien avec les violations des droits humains
  3. Rendre visibles les propositions de développement des communautés et les expériences de pouvoir populaire.

CONTEXTE

En 2022, pour la première fois dans l’histoire du pays, la Colombie s’est dotée d’un président progressiste, Gustavo Petro, avec un parti non oligarchique, ce qui a suscité de grandes attentes quant à l’amélioration des conditions de vie dans le pays et à la paix. Cependant, après presque deux ans de mandat, le conflit politique, social et armé en Colombie a repris et s’est intensifié, affectant certaines régions rurales du pays avec une intensité particulière.

Le sud du Bolivar

Le département du Bolivar est situé dans la région caribéenne de la Colombie. La sous-région connue sous le nom de “Sur de Bolivar” comprend le massif montagneux de la Serranía San Lucas ,  une zone riche en minéraux, connue sous le nom de “ceinture d’or”, un fait qui a non seulement orienté les activités des habitants, dont beaucoup sont connus sous le nom d’“agromineros”, combinant les activités agricoles pastorales avec l’exploitation minière de subsistance à petite échelle, mais qui a également été la source de violents conflits territoriaux. et de violations des droits humains à l’encontre de la population et en particulier du mouvement social.

Au cours des quatre premiers mois de 2024, les déplacements massifs ont de nouveau augmenté sous la botte des paramilitaires du Clan del Golfo, et depuis la mi-avril, ceux-ci ont tué deux personnes dans la région, dont un groupe de paramilitaires du Clan del Golfo. Depuis la mi-avril, deux villageois ont été assassinés ainsi que Narciso Beleño, président de la Federación Agrominera del Sur de Bolivar, devant sa maison. Un dirigeant communautaire a également été kidnappé. Plusieurs populations ont été confinées et ne se sont vu ionetrdire de quitter leurs communautés.

Il y a une forte présence dans la région de membres des forces de sécurité, appartenant à la Force opérationnelle conjointe Marte de l’armée colombienne, qui ont été accusés à plusieurs reprises de ne pas agir avec force contre les paramilitaires, semblant au contraire favoriser leur avancée et leur prise de contrôle du territoire. La demande des communautés de relever la force conjointe Marte n’a pas reçu de réponse efficace de la part des autorités locales ou du gouvernement central.

Arauca

Le département de l’Arauca fait partie de la région de l’Orénoque. Il partage une frontière avec le Venezuela à l’est, avec les départements de Casanare et Vichada au sud, et avec Boyacá à l’ouest. Il n’est pas resté insensible à la dynamique nationale, et les sociétés transnationales qui pillent les ressources naturelles, principalement le pétrole et le gaz, progressent surtout dans les municipalités d’Arauquita, de Saravena et de Tame, ce qui laisse présager une aggravation de la catastrophe sociale, environnementale et humanitaire, et, en application de ces intentions, le plan d’extermination contre le mouvement social se poursuit. Les menaces, la stigmatisation, les accusations et la persécution judiciaire ont pris de l’ampleur et l’assassinat de trois dirigeants sociaux en 2024 a marqué la vie des Araucaniens.

Malgré ce panorama défavorable, le peuple, guidé par son mouvement social, a progressé dans son articulation, son renforcement et ses actions de mobilisation et de lutte dans son combat permanent pour la mise en œuvre du Plan pour la vie.

Chocó

Le département du Chocó est situé dans la région Pacifique de la Colombie. Il est frontalier du Panama, avec lequel il constitue la dangereuse route migratoire vers le nord. Il  abrite l’écorégion où les précipitations sont les plus élevées au monde.

La sous-région de Baudó, presque entièrement peuplée de Noirs et d’autochtones, est formée géographiquement le long de la rivière Baudó.

La sous-région de Baudó, habitée presque entièrement par des populations noires et autochtones, est géographiquement configurée le long de la rivière, ce qui a signifié que les différents groupes armés s’intéressent à cette zone pour y mener des activités illicites liées au trafic de stupéfiants et aux activités extractives.

Cette sous-région est d’une grande importance, surtout en raison de la possibilité de communication entre le Nord de la Vallée du Cauca, le canyon de Garrapatas, la sous-région de Medio San Juan et l’océan Pacifique, ce qui constitue un corridor stratégique pour le transit illicite de personnes, de drogues et de fournitures pour la guerre. C’est pour cette raison que les groupes armés ont jeté leur dévolu sur cet espace où se trouvent des points clés de contrôle territorial et de population. Dans les municipalités d’Alto, Medio et Bajo Baudó, il y a de graves violations des droits fondamentaux, dues à la stigmatisation de la population du Baudó comme  guérilleros, ainsi qu’au conflit entre les groupes armés illégaux pour le contrôle de ce bassin fluvial.

Itinéraire

La Caravane débutera le 28 juillet à la Casa de la Red de la Hermandad y la Solidaridad con Colombia et se rendra le même jour au Sur de Bolivar où elle tiendra des réunions avec des organisations sociales et des villageois. Le 4 août, elle se rendra en Arauca où elle participera à la commémoration du massacre de Caño Seco (2005) et visitera différentes communautés pour rencontrer les habitants et leurs organisations sociales.

D’Arauca, la caravane se rendra à Baudó, dans le Chocó, pour continuer à rencontrer les communautés et les organisations de la région. Les caravaniers auront la possibilité de participer à l’ensemble de la tournée ou dans une seule région, en fonction de leur disponibilité et de leur disposition.L’itinéraire n’est pas complètement défini, il est en cours de construction.

Organisateurs de la Caravane (en cours de construction, d’autres organisations peuvent s’y joindre) :  Réseau de fraternité et de solidarité avec la Colombie (RedHer)

Informations et contact lacasa@redcolombia.org
Meta: red de hermandad redher
www.redcolombia.org
Original: Español
Traduit par Fausto Giudice